Histoires d'amitié
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Deux amis(es)
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wikimédia domaine public Par Auteur inconnu
Hans et François étaient natifs de Wissembourg, petite ville d'Alsace. A quelques mois près, ils avaient le même âge. Tous les deux étaient blonds. Les yeux bleu pâles d'Hans semblaient toujours espiègles, les yeux verts de François fixaient toujours avec intensité et profondeur. Leur stature, se dressait franche, bien plantée, on les prenait souvent pour des jumeaux. Tous deux faisaient partie d'un groupe de Scouts, et en portaient les uniformes. Ils Jouaient depuis de nombreuses années dans la fanfare de leur commune, on voyait rarement l'un sans l'autre.
Ils grandirent très vite et sans histoire. Les parents de Hans décidèrent d'emménager près de la frontière allemande, dans une ferme plus importante, avec un haras de chevaux magnifiques, afin d'avoir des échanges avec des races de souches allemandes. François resta à Wissembourg, mais il rendait régulièrement visite à son ami, car lui aussi aimait les chevaux. Un jour, alors que tout deux chevauchaient dans la forêt, ils virent un véhicule militaire allemand, venant se garer derrière le mur du domaine de Hans. Deux soldats en descendirent et prirent des mesures bien définies. François, en alsacien, leur demanda la raison de leur démarche, le soldat répondit en allemand : " Nous devons reconsidérer les limites de ce territoire, afin de permettre le passage des futurs chars allemands.. "
Hans et François se regardèrent, le soir ils apprirent que la guerre venait de se déclarer, et que tous deux âgés de dix huit ans devaient partir sous les drapeaux. Hans avec le nouveau tracé, fut sommé de rejoindre un bataillon à Munster. François, lui, dût rejoindre une caserne vers la Lorraine.
Deux amis devaient se traiter désormais en ennemis. Ils ne pouvaient l'envisager, ils chevauchèrent ensemble pour la dernière fois, sur le chemin du retour, silencieux, se séparèrent avec deux accolades, d'homme à homme.
L'ombre de l'enfance venait de s'effacer.
Christine
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Deux amies
Le mot ami est bien souvent couplé au nombre deux. L’avez-vous remarqué ? Ou bien est-ce moi qui pense ainsi .
On peut dire « un groupe d’amis », « une de mes amies ». Mais aussitôt s’insinue dans mon esprit un doute.
Au-delà d’un certain nombre – du nombre deux ?- le lien ainsi évoqué peut-il vraiment être qualifié d’amitié ?
Des connaissances ? Comment dire ?
Ainsi ma cousine Lisa, lorsqu’elle parle de « son amie » Carole, comme si elle possédait celle-ci en qualité d’amie exclusive ?
Et cette amie, Carole, pense-t-elle également à ma cousine comme à « son » amie , l’autre membre d’un binôme unique et complet ?
Deux amies.
Cette formulation me laisse rêveuse.
Deux amies. Un lien qui se devrait indéfectible, qui saurait surmonter toute absence, tout éloignement. Un lien qui rendrait impossible toute trahison.
Cela me semble bien utopique, même et déjà entre deux personnes…
Alors..., va pour deux amies ….
Marie-Christine
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DEUX AMIS
Bien qu’aucun lien de parenté ne les eurent unis, Julien et Clémentine naquirent le même jour du même mois de la même année à la Clinique des Mimosas, dans une grande ville du Midi de la France. Très vite, ils s’accordèrent pour réclamer leurs biberons à la même heure, avec une préférence marquée pour en augmenter nettement les fréquences la nuit.
Leurs parents, sans se connaitre, étant voisins, tous deux fréquentèrent donc la même école maternelle, y franchirent allègrement tous les échelons : Poussins, Lapins, Pandas, et affichèrent très tôt un penchant évident pour la farce, sans jamais se faire prendre…
Ce goût se perpétua en primaire, ce qui cette fois leur valut moult punitions… mais ils en rigolaient en rentrant ensemble chez eux le soir (c’était un quartier tranquille).
Puis ce fut le collège, puis le lycée où un destin espiègle s’évertua à les rassembler dans les mêmes classes. Il faut dire qu’ils l’aidèrent bien un peu en persuadant leurs parents (après s’être eux-mêmes longtemps concertés)) de choisir des options identiques. Ce qui ne fut toutefois pas très difficile, ces enfants étant naturellement portés vers les langues mortes et la littérature.
Les études universitaires ne parvinrent pas non plus à les séparer puisque d’un commun accord ils choisirent les Lettres Classiques. Choix remarquablement judicieux car il leur permit de suivre toutes les manifs d’étudiants dans la journée et de participer le soir aux nombreuses soirées entre copains…qui se terminaient toujours sur des rythmes échevelés de Rock N’ Roll. Ne dansant jamais qu’ensemble, Julien et Clémentine purent perfectionner leur style. Ils gagnèrent par conséquent lors de concours, plusieurs prix ainsi que l’admiration inconditionnelle de tous leurs camarades.
Et puis un jour, ce qui devait arriver arriva : ils tombèrent amoureux.
Alors ils se marièrent, chacun de leur côté, eurent beaucoup d’enfants et ne se revirent plus jamais.
EL Pé
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DEUX AMIS
Ils étaient deux amis
Et ils s'aimaient aussi.
Le temps passait, pur, long,
Leurs cœurs à l'unisson.
Ils regardaient au loin
Un horizon d'airain
Qui les invitait fort
À panser âme et corps.
Leurs bras tout enlacés
Réchauffaient leurs pensées,
Leur souffle retenu
Faisait voile à leur vue.
Et les heures glissèrent
Qui ne purent défaire
Ce dont tous deux rêvaient :
Unir leurs destinées ...
Syrinx
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Rencontre
Michèle faisait du lèche-vitrine boulevard St Germain quand elle rencontra Mélodie. Elles ne s’étaient plus vues depuis la terminale. À l‘époque, elles étaient très liées. Puis Mélodie avait trouvé un job dans le tourisme à Sarlat la Caneda, et Michèle avait fait un beau mariage. Elles avaient correspondu tout un temps puis la distance les avait séparées.
Après les retrouvailles – « Mais tu es resplendissante ! », « Quel âge ont tes enfants ? », « J’adore ta robe »?, « Qu’est-ce qu’il fait ton mari ? », elles décidèrent d’aller s’installer à la terrasse des « Deux Magots ».
Devant leur café et des petits gâteaux, elles reprirent leur conversation.
-- Alors, raconte...
-- Oh il n’y a pas grand-chose à dire ! Je prépare un essai sur Etienne de la Boétie. Son ouvrage « Discours de la servitude volontaire » est extraordinairement intéressant. Sais-tu...
-- Donc tu ne t’es jamais mariée ? C’est dommage. Si tu savais comme il est réconfortant d’avoir une famille bien soudée autour de soi.
Mélodie sentit une pointe de jalousie lui serrer le cœur.
-- Je veux bien le croire, dit-elle… Pour moi, ça ne s’est pas trouvé, voilà tout.
Michèle parla beaucoup de son mari, PDG dans une entreprise de chaussures, de ses enfants, un garçon de quinze ans, une fille de treize, elle raconta ses dîners, ses sorties au théâtre, ses barbecues avec des voisins et ses apéritifs sur sa terrasse d’où l’on voyait la tour Eiffel.
Mélodie écoutait sans écouter. Elle ne dit presque plus rien quand elle s’aperçut que Michèle ne savait pas qui était Etienne de la Boétie. Elle tâchait de ne pas trop envier son ancienne amie.
Dans le train qui la ramenait à Sarlat, elle pensait à la réponse de Montaigne quand on l’interrogea sur la naissance de son amitié avec Etienne lors de leur première rencontre : « parce que c’était lui, parce que c’était moi »…
Au volant de sa Porsche toute neuve, Michèle réfléchissait aux stratégies qu’elle allait déployer afin d’empêcher son mari de divorcer pour épouser sa toute jeune secrétaire…
Suzanna
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Amitié brisée
Deux amis s’aimaient de belle amitié
Et aimaient tous deux la belle Zoé.
Le premier lui offrait des primevères
Et le second lui déclamait des vers,
L’un lui faisait présent de calissons
L’autre lui achetait des macarons.
Un jour, Cédric lui offrit un bijou
Et Frédéric en devint fort jaloux.
Zoé jolie, jouant à la coquette
Traita les deux comme des marionnettes
Voulant ménager la chèvre et le chou
Elle les guida vers des rêves fous.
Les deux rivaux devinrent adversaires
Pour lui plaire, ne surent plus quoi faire.
Mais le manège dura trop longtemps
la belle s’ennuya, dès le printemps,
Se mit en quête d’un nouvel amant
Abandonnant céans ses prétendants
Devenus ennemis
Pour la vie
Gill
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