La grâce dans tous ses états

 

Comme chaque année, nous nous associons

à la manifestation du Printemps des poètes

qui célèbre ses 25 ans

le thème retenu pour 2024 est

 

« LA GRÂCE »

dans tous ses états du plus sublime au plus brutal

 

Écrivez un poème ou un texte en prose sur ce sujet

 

------------------------------

 

 

 

Merci

 

Je rends grâce pour ton sourire et tes fossettes

Pour nos fous rires et nos coups de tête

Pour la lumière dans ton regard

Pour chaque matin et chaque soir

 

Je rends grâce pour tes petites manies

Pour nos instants de folie

Pour ton petit nez qui se fronce

Je rends grâce même en l’absence de réponses

 

Je rends grâce pour les pierres déposées sur le chemin

Pour tous les lendemains

Pour l’afflux des mots

Je rends grâce à ceux qui pansent mes maux

 

Je rends grâce pour ces instants de grâce

Pour ces souvenirs que j’amasse

Je rends grâce pour ta petite main au creux de la mienne

Pour les moments de joie ou de peine

 

Je rends grâce à la vie

Oui, je lui dis « merci »

 

     Fabienne

 

__________________________________________________________

 

LA    GRÂCE

  

Elle nageait avec grâce, ses yeux bleus qui brillaient reflétaient l’azur du ciel et de la mer.

Ses cheveux tout bouclés auréolaient son visage parfait et étincelaient de gouttes salées.

Lorsqu’elle sortait de l’eau, sa mince silhouette enchantait les regards, ses mouvements étaient comme des ailes bercées par l’alizé.

Sa voix était très douce et coulait doucement comme du miel de fleur.

En ce joyeux printemps, cette belle sylphide était un pur bonheur.

Un ange sur la Terre cela se pourrait-il ?

 Gisèle

 

_____________________________________________________________

 

L'OISEAU  DE  PARADIS

                                 

Dans la forêt de Nouvelle Guinée, un matin de très bonne heure, nous étions là, afin de saisir ce moment inoubliable : " la  Demande en Mariage " de " l' Oiseau Bleu de Paradis ".

Bien en vu,  perché, revêtu de sa plus belle parure : un dos bleu vif, corselet noir, des antennes or.  Sa" Belle ",  discrète, toute beige, d'allure plus neutre se cachait.

Soudain ce " Soupirant " hardi nous fit une révérence gracieuse, écarta ses ailes, déploya une sorte de tutu vers foncé, lui couvrant une partie des pattes, commença sa parade nuptiale. Avec une frénésie, il valsa sur la pointe de ses griffes effilées, d'un côté à l'autre de son perchoir fragile, sauta d'une patte sur l'autre, pencha sa tête en arrière, se cabra au maximum, cligna des yeux, avec d'inaudibles claquements de bec.  Sa " Belle " ne résistant plus, le rejoignit. Tous deux valsèrent, tel un couple de danseurs étoile, leurs couleurs chatoyaient devant le soleil levant, quelle merveille !

La " Nature " aussi est dotée d'une " Grâce " sans égal. Présent inestimable, pour celui privilégié qui sait l'observer.

     Christine

 

_______________________________________________________

 

Le couple de danseur s’installa sur la piste sublimée par une luminosité  entre « chien et loup » mettant en valeur dans la pénombre, les couleurs de l’arc-en ciel. Avec élégance, le chef d’orchestre intima à sa baguette  le signal de départ pour obtenir une harmonie parfaite du mouvement sonore et visuel.

Le danseur pris tendrement la main de sa cavalière pour l’enlacer dans la sienne, l’enserra chaleureusement pour ne former qu’un tout, fixa ses yeux d’un regard langoureux, hypnotisant, pour atteindre une vibration commune. Avec un sourire affectueux de connivence, elle ferma lentement les yeux pour se laisser envahir paisiblement par la grâce.

Alors, les amoureux, aux premiers sons de cette mélodie émouvante,

s’élancèrent harmonieusement, lentement au son du violon qui pleure, pour faire quelques pas à droite, quelques pas à gauche. Après une légère pause, se ressaisissent  au son du tromblon à coulisse pour faire demi-tour. L’onde vibrante de la  flûte leur fait entamer un mouvement rempli de grâce,  tout en rondeur, émoustillant leurs sens. Au ronronnement de la grosse caisse, ils s’élancèrent joyeusement pour accélérer le pas  suivant le rythme imposé par la trompette. Au jaillissement du violon fantastique, ils se laissèrent submerger par l’émotion dégagée de cette douce symphonie qui les transportait dans un monde merveilleux interrompu par le bruit et la fureur du roulement de tambour final.

Là, en silence, sans bouger, portés par la grâce, les yeux garnis d’étoiles pour  vivre un embrasement digne d’un feu d’artifice, provenant d’un soir de quinze août.                                                

 

Christian

 

______________________________________________________________

 

LE BONHEUR EST UNE GRÂCE PASSAGERE

 

Un chaton sur un mur flaire le vent léger

J’ai vu danser l’enfant sous les yeux de sa mère

J’ai admiré le soir un essaim d’éphémères

Musicien, prend ta harpe et lui donne un baiser

J’ai vu briller des yeux comme des soleils bleus

Et un petit garçon prendre soin d’un chien vieux.

 

L’esprit conduit le corps, la grâce le libère

Elle nous réconforte et nous donne la joie

Des ennuis de la Terre soulageant le poids

La  grâce nous dit : « Vis, aime et surtout espère ».

   Jean

 

__________________________________________________________

 

                                  ETAT    DE    GRÂCE    EN    LA    MINEUR

 

        Une guitare branchée sur l’anglais naturel,

        Une voix grave, faite pour le la mineur,

        Des chansons, à la fois désarmantes et charnelles

        Par la puissance du verbe exprimée en douceur.

                                                                              Ce qui, hier encore, paraissait étranger,

                                                                              Mystérieux peut-être, impossible sûrement 

                                                                              Le comprendre soudain, et dès lors partager 

                                                                              La vision d’un homme, sa vie, ses tourments.

        Comprendre. Tout. Que le silence entre les mots

        Est souvent plus fort qu’un pauvre vocabulaire

        Et que la poésie se cache sous la peau

        Du hasard révélé plutôt qu’une rime en « air ».

                                                                               Jai découvert l’amour, la lumière, la musique

                                                                               Dans un état second assez proche du bizarre

                                                                               Mais aussi délicieux, torturant et magique,

                                                                               Et enfin je fus moi. Grâce à toi. Léonard.

              El  Pé

 

______________________________________________________________

 

LA      GRÂCE

 

 

Pour ces enfants gazaouis qu’en des camps on entasse

 

Pour ces otages juifs prisonniers du Hamas

 

Ces pauvres Ukrainiens qu’on persécute en masse

 

Pour ces enfants d’Afrique, affamés qui trépassent

 

Mon cœur saigne en voyant toutes ces vies qui passent

 

Et pour ces malheureux je crie grâce, grâce, grâce !

 

Jean-Pierre

_______________________________________________________

 

 

 

 

LA GRÂCE, QU’EST-CE DONC QUE LA GRÂCE ?

  

   Mon amie, vous me demandez, ce que, pour moi, signifie grâce.

   Grave question, réponse difficile. La grâce occupe toutes vos pensées, pas les miennes.

   Qu’il est joli ce mot grâce, si doux à énoncer ! Quel plaisir apporte son écriture ! : G important, R sonore, A arrondi, C ouvert, E fermé et un accent circonflexe aérien.

   Dois-je, pour satisfaire votre curiosité, évoquer la ballerine évoluant avec grâce ; la pieuse priante implorant la grâce du ciel ; le condamné à mort implorant la grâce d’un tyran…

   Chère amie, j’ai épuisé mon énergie à parcourir les pages du dictionnaire pour découvrir le sens profond du mystère de la grâce. Je termine donc par cet appel : « De grâce, ne portez pas un jugement trop sévère sur ce texte ! »

                          En toute amitié,

                                                        Votre gracieuse

                                                                                        Line

 

____________________________________________________________________

 

Les chemins creux

 

La pluie était tombée, il y a peu. Les arbres  dessinaient une haie d’honneur d’où filtrait une lumière satinée laissant entrevoir des petits morceaux de ciel.

 

Un mur végétal de chaque côté accompagnait nos pas sur la courbe du chemin creux.  Nos foulées étaient  agiles dans ce sentier dédié   tout à la grâce et à l’harmonie.  Dans cette bulle, tout semblait être à l’envers.  Happés par la voûte des cieux, le regard était aspiré dans des entrailles bienveillantes. Les oiseaux étaient en leur royaume et nous le faisaient savoir !

 

L’air était léger,  les forêts, les prés, avaient disparus comme envolés, pourtant, nous les savions très proches. Dans cet horizon peint de verdure, nos pensées feutrées s’égaraient dans des images des temps anciens. Ce temps où seuls les chevaux tiraient la charrue du laboureur.  Ce temps où l’Angélus permettait aux âmes de redresser quelques instants les dos endoloris par la besogne  et de rendre grâce, ce temps de la fenaison où résonnaient les cris joyeux des enfants.

 

Dans la chaleur de ce début d’été, au terme de notre flânerie éphémère, nous retrouvions petit à petit   la plaine cultivée, les tracteurs au loin, les haies bordant la forêt et plus loin encore, le clocher du village.

                                                                                            

       Michelle

_____________________________________________________

 

                 

Envol

 

Il observe intéressé le bal des étourneaux par delà le jardin.

Leur vol ne cesse de se disperser, joyeux avec toujours un sens du mouvement, le bruit feutré des ailes lustrées, brillantes au soleil couchant, apporte la musique qui manque à leur ballet.

La grâce habille chacun d'eux, impriment des signes noirs, écriture sur une partition sans fin, ils dessinent des arabesques, s'interrogent sur le temps, l'effervescence de leurs frêles corps.

La danse sauvage s'habille d'une légèreté, don surnaturel à disperser des tableaux chorégraphiés, emportés, perdu dans le tempo de la création éphémère.

Le vol suspend un état d'être, une envie d'exister au-delà du simple fait de se déplacer, de planer, de survoler le monde et sa pesanteur..

Il apprend en regardant émerveillé leur spectacle, du regard poursuit avec eux leurs arabesques. Il reprend son geste tout à l'heure interrompu, dessine à nouveau le mouvement, les pas, il devra répéter sans cesse, imprimer dans son corps, écouter la musique de ses sens; tels ces oiseaux, s'envoler, sentir se tendre tous ses muscles, sans lourdeur trouver cette grâce, seulement elle, comme là-bas imprimée dans le ciel.

 

Roselyne

 

_____________________________________________________

 

LA    GRÂCE

 

Que j’aimerais marcher avec grâce

Légère et court vêtue, jambes graciles et

Pieds légers, buste incliné, port de tête bien campé

Me voilà une danseuse admirée comme celles

De Degas au musée d’Orsay.

 

Elles sont si belles, si bien dessinées, presque mieux

Que dans la réalité. Me voilà envieuse de leur sérénité

Moi qui essaie en vain de les imiter. Imiter Degas

Quelle incongruité, je me contenterai 

De les copier en souhaitant lorsque je danserai

Atteindre la félicité.

 

La félicité simplement

Un moment de bonheur, intense,

Qui me suffira pour l’éternité.

Ainsi avec Degas

J’atteindrai le Nirvana.

 

Simone

 

_______________________________________________________

 

Une petite vie semblable aux autres

 

Pour ces larmes versées qui ont peut être été

Ce que l’eau est aux plantes

Pour ces désirs non exaucés

Pour toutes ces vaines attentes

Je demande grâce

 

Pour mes erreurs, mes fautes même

Pour tous mes moments de déni

Mes actes manqués, les problèmes

Que j’ai provoqués chez autrui

Pour les bonheurs dont j’ai jouis

Je demande grâce

 

Mais pour l’amour qui m’engendra

Que l’Amour éternisera

Pour ce mystère incandescent

D’un monde où le soir de ma mort

Je grandirai peut-être encore

Je vous rends grâce mes parents

 

Suzanna

 

______________________________________________________________

 

La grâce

 

Bien des rumeurs ont porté son existence à ma connaissance. Extatique, enviable et pourtant redoutable par certains aspects.

Parfois je l’imagine, parfum suave, nuage léger ondoyant en volutes caressantes. Par son survol, elle rendrait à chacun, à chacune, son innocence d’enfant, le don de s’émerveiller et d’aimer. Exigeante pourtant, ne condamnerait-elle à une certaine solitude ?

Certains l’auraient connue, dit-on. La grâce. Ils l’auraient reçue comme on gagne au loto.

Avaient-ils seulement misé ?

Si j’étais touchée par la grâce, deviendrais-je un nuage consolateur pour mes semblables ? Ou leur montrerais-je une voie ardue ? Saurais-je que faire d’un si lourd présent ?

Sans doute pas.

Ce qui justifie parfaitement, j’en suis certaine, que la grâce ne descendra pas sur moi.

 

          Marie Christine

 

_____________________________________

 

Recours en grâce

 

J’implore votre grâce de m’accorder sa grâce

Dernier recours du misérable condamné

Grâce à un mot de vous, je pourrais retrouver

L’espoir d’une clémence

La paix de l’esprit

L’état de grâce.

Ainsi, je vous promets, je passerais ma vie

À faire pénitence

Et à vous rendre grâce.

Alors, ne rejetez pas mon recours en grâce

Et de grâce, éloignez du pauvre supplicié

Le fatal coup de grâce

Qui ne saurait tarder

 

Gill

 

_______________________________________________________________

 

Notre affichage à L'UTT