La machine est prête! premier essai...

 

vous (ou votre personnage), avez fabriqué

une machine à explorer le temps

 

aujourd'hui, vous allez procéder à votre premier essai

 

Racontez

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ESSAI TRANSFORMÉ

 

         « Je me présente, je m’appelle Henri ; Maximilien Henri et nous sommes le 30 Janvier 1985 à 7h42. Si vous entendez ce message, ce sera plutôt mauvais signe pour moi ; car un système (de mon invention), va permettre de transmettre mes paroles à un enregistreur resté ici,  sur place. Simple précaution puisque, dès mon retour, je détruirai cette bande.

    Ma «  grande invention » en revanche  est une machine… à explorer l’espace et le temps. Quand je le déciderai, très bientôt, je réglerai sur le tableau de bord, en face de moi, le lieu et le moment où je désirerai me rendre. Depuis quelques minutes, j’ai pris place à l’intérieur de cette machine qui, vue de l’extérieur, ressemble beaucoup à un œuf de Fabergé (je l’ai moi-même décoré), en beaucoup plus grand, naturellement. Enfin, de la dimension nécessaire et suffisante pour me contenir, recroquevillé sur mon siège.

     Je vais maintenant procéder à un premier essai. Je suis très ému. Sera-t-il concluant ? Je l’ignore. C’est pourquoi tout-à-l’heure, j’ai glissé un mot sous l’oreiller de ma femme, pendant qu’elle dormait. Il va enfin lui révéler mon secret, dont je lui ai fait mystère pendant des mois (ce qui, disons-le l’a rendue un peu méfiante à mon égard, ah ah !), mon secret donc  ainsi que l’adresse du labo dont elle ne connait pas l’existence. Simple, et certainement inutile précaution, mais on ne sait jamais.

    Bon. Je referme l’œuf. Voilà. Je procède à présent aux derniers réglages. Destination : Place de la Concorde, Paris. Heure de départ : 7H45 ; Heure d’arrivée : 8h15 ; Pour commencer, une demi-heure de décalage suffira. Il est exactement…7h45 ; J’appuie sur le gros bouton rouge au centre du tableau…C’est parti !!Ouh ! Ça y est ! Déjà arrivé ? Durée du voyage : 30 centièmes de seconde. Je suis follement ému et m’efforce de  respirer deux grands coups pour retrouver mon calme. J’ouvre l’œuf, jette un coup d’œil alentour et m’extirpe de l’habitacle. Mais où suis-je ? Pas sur la Place de la Concorde, en tout cas. Ca ressemblerait plutôt….mais en fait c’est bien ça…au zoo de Vincennes… et dans l’enclos des…au secours ! Deux gros tigres s’approchent de moi, la gueule ouverte ! Elisabeth, je t’en supplie, réveille-toi et préviens tout de suite le zoo, ils ont  une demi-heure pour intervenir, dépêche-toi Elisabeth…AU SECOURS ! »

Note du narrateur : Elisabeth n’a jamais trouvé (ou jamais voulu)   le mot. Ce qui fait que dans les jours qui suivirent, on a beaucoup plaint cette pauvre petite femme si charmante, lâchement abandonnée par un époux volage. Situation qui ne l’empêcha  d’ailleurs pas de refaire sa vie rapidement.  Les gardiens du zoo, quant à eux,( ils en voient d’autres ! ) ne s’étonnèrent pas de voir une capsule de fête foraine échouée dans l’enclos des tigres.

     La disparition de Maximilien Henri demeura un mystère jusqu’à ce que je découvre par hasard dans ma cave une  vieille cassette. Trop tard hélas…et puis, d’ailleurs, il y a prescription.

 El Pé 

 

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     Seules les roues étaient à réviser et la machine était enfin prête.

Je me sentais très angoissée.

 Vers quelle période irait ma première étape ? Il ne fallait pas que je me trompe de manette…Avais-je bien vérifié le bouton RETOUR ? Mon cœur battait à tout rompre.

Si j’atterrissais par mégarde en 1789 parmi toutes ces têtes qui tombaient tranchées par la guillotine…quelle horreur… je sentais mes dents s’entrechoquer…et si ma machine se mettait en panne au milieu de Jurassique parmi les dinosaures…

Au secours ! Un bruit infernal me vrillait les oreilles…je me levais d’un bond…c’était la sonnerie du réveil…

Ce retour sans départ me comblait de bonheur. Mon bol de café fumant, mes tartines grillées, c’était plus  que parfait…

       J’étais bien réveillée.

Gisèle

 

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C’était mieux avant !

 

   8 Janvier. Mon mari est devenu fou. Il a inventé une machine à remonter ou à descendre le temps. Mon mari prétend qu’il a parmi ses ancêtres Merlin et la fée Viviane qui lui ont donné le moyen de se déplacer à travers les siècles. Au milieu de la forêt de Brocéliande, il a fait construire une tour qui se mire dans la mare où des nefs à l’amarre attendent les voyageurs.

La nuit, j’ai vu des lueurs illuminer la tour et entendu des bruits de machines. J’ai vu des hommes vêtus de noir portant des objets en fer, des bois et des  peaux, des sacs emplis de pierres lumineuses.

Mon mari participe à cette folie et compte bien faire partie de l’équipage qui voguera dans les flots du temps. Je lui ai permis à condition qu’il m’emmène. Je suis Jeanne comtesse d’Alençon et on doit me permettre de suivre mon cher époux.

8 Mars. Joie, nous partons demain, mon Jocelyn veut bien m’emmener. Nous allons prendre place dans un tube de fer reposant sur un socle où brillent des feux et sortent des fumées. On va nous attacher sur des fauteuils de chêne et nous bander les yeux. Le recteur du comté viendra bénir l’engin. En l’an de grâce 1248 nous partons.

Date inconnue.  Nous avons subi une énorme secousse et perdu connaissance.

Nous revenons lentement à nous. Aucun bruit. Nous sortons prudemment. Plus de forêt. Un désert couleur rouille d’où montent des fumées. Plus de tour, plus de chants d’oiseaux, plus de chevaux. Dans quel pays sommes-nous ?

Au loin, des maisons, nous allons trouver quelqu’un.  Nous marchons une heure dans cette steppe. Les maisons sont toutes en ruine. Il y a de drôles de chars avec des roues et des vitres mais brisés, incendiés. Une odeur de brulé flotte. Soudain nous voyons surgir une femme hagarde qui porte dans ses bras un enfant mort. « Tous morts » répète-t-elle. On comprend rien à ce qu’elle marmonne. Dans quel pays sommes-nous ? Tout parait détruit.

Nous entrons dans une maison encore debout. Des choses bizarres, des glaces, des coffres éclatés et par terre parmi une multitude de débris une affiche : FOIRE DE PRINTEMPS. 7 AVRIL 2108 ;

Nous apprendrons plus tard qu’une troisième guerre mondiale fait rage et que presque tous les habitants de nos pays sont morts.

Mars 1248. Nous sommes revenus chez nous. Malgré les guerres et les famines on se sent mieux.

   Jean

 

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La chaise spatio-temporelle

 

6 octobre 2234

13 h 30

Je suis trop excitée : je viens de recevoir par drone mon colis AZOMA.   Je l’attendais depuis  tellement longtemps : une chaise spatio-temporelle en kit à monter soi-même.  Ce n’est pas le produit le plus cher et les voyages qu’il permet sont limités à seulement un siècle dans le futur et un siècle dans le passé.

Comme d’habitude, le petit fascicule avec les instructions pour le montage sont traduites du chinois, et en touts petits caractères évidemment. Bah, ça ne doit pas être trop difficile !

Voyons voir…

 

17 h 30

Voilà, c’est fait.  C’était encore moins compliqué que je n’imaginais. Il me reste une petite pièce, je n’ai aucune idée de l’endroit où la caser ... Bon, on ne  va pas passer 107 ans là-dessus non plus ! Je suis beaucoup trop impatiente…

Je m’assieds donc sur la chaise spatio-temporelle, je programme le 6 octobre 2124, j’actionne le bouton de mise en marche et hop !

Je me retrouve par terre.  Tout s’est démantibulé.  Certaines pièces ont sauté au plafond, une a percuté l’écran à cristaux liquide, une autre a fracassé la tête de Christophe, mon amoureux électronique (ça m’est égal , il devenait moins performant),  mais celle qui a passé par la fenêtre ouverte et atterri dans la rue sur la tête d’un passant a failli me causer des ennuis.  Heureusement, ce fragment a dû ricocher quelque part dans sa trajectoire car en me penchant par la fenêtre, je le vois qui regarde dans une toute autre direction. D’après ses jurons et ses menaces, je subodore qu’il n’est pas du tout content…

Avec tout ça, voilà la moitié de ma pension qui se retrouve à la poubelle… Je vais faire une réclamation auprès d’AZOMA et tâcher de me faire rembourser.

Mais c’est quoi ce bracelet et pourquoi se met-il à sonner tout à coup ?  Je ne me souviens pas de me l’être mis au poignet. Y a un petit bouton bizarre.  Bon ! J’appuie dessus, on verra bien ce qui se passe.

Et me revoilà chez moi en 2294. Suis-je bête ! Pour inaugurer mon bracelet « Passfut », j’ai voulu me revivre ma toute première expérience de voyage dans le temps.  Je savais pourtant bien que si l’on retourne là où l’on se trouvait soi-même dans le passé, on revit exactement la même chose qu’à cette époque là. D’où l’avertissement sonore du bracelet pour qu’on n’y reste pas, ce qui serait une catastrophe.  Allons ! Maintenant, avec ce gadget tout a fait performant, je programme l’an 3000 . Je suis curieuse de voir ce que l’on aura inventé de nouveau…

Détail prosaïque : à l’époque, AZOMA m’a remboursée. Je n’avais pas été la seule à avoir eu des problèmes avec la chaise spatio-temporelle.

 

Suzanna

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La Fin des Temps

 

    «  Tu es certain que tu as tout vérifié ?

    Mais oui, ne t’inquiète pas, la commande manuelle de défilement du temps est un peu dure, mais il vaut mieux, pour éviter une accélération ou un ralentissement trop rapide. Allez, éloigne-toi un peu, je m’installe et je pars. À tout de suite »

Laissant là Églantine, ma femme, jamais totalement rassurée lors des essais de mes diverses inventions, je me concentre sur le tableau de bord de la machine. J’ai l’intention de démarrer manuellement et doucement, puis de programmer ensuite ma date de destination. La main sur la commande manuelle, je la tire donc vers moi. Ah, c’est vrai qu’elle est un peu dure ! Je tire donc un peu pus fort, encore plus fort, puis si fort qu’elle bascule complètement et que la machine démarre en trombe, me faisant tomber en arrière, m’assommant à moitié.

Je me réveille avec un gros mal de tête, dans la cabine immobilisée. Je sors péniblement et je me retrouve au milieu d’une immense foule de personnes de tous âges qui semblent attendre. Au dessus de nous, on dirait un ciel tout noir et tout autour de nous, un horizon tout aussi noir.

J’avise alors quelques personnages, de blanc vêtus, qui semblent surveiller la foule. Je vais me renseigner pour savoir en quelle année je suis arrivé.

    «  Pardon Monsieur, vous n’allez pas me croire, mais j’arrive du passé et je n’ai aucune idée de la date d’aujourd’hui.

    Ne cherchez pas Monsieur, vous êtes arrivé à la Fin des Temps.

    Mais qu’est-ce que ça veut dire, la Fin des Temps ?

    Cela veut dire que vous, et toutes les personnes que vous voyez ici, n’avez plus de temps devant vous, vous ne pouvez plus faire de projets, en clair, vous n’avez plus d’avenir.

    Impossible ! comment cela se peut-il ?

    Voyez-vous Monsieur, au cours des siècles qui ont suivi l’époque d’où vous venez, les hommes se sont comportés comme des rapaces égoïstes, ne pensant qu’aux profits des plus nantis. Ils ont continué à détruire la Terre, à éradiquer toutes les espèces, animaux, végétaux, à faire foisonner les virus, bactéries et microbes, pour finir, après l’avoir appauvrie, par terrasser la majorité de l’espèce humaine.

C’est alors que les instances supérieures ont décidé que les hommes qui restaient ne méritaient pas d’avoir un avenir. Elles ont donc décidé de figer le temps avant d’en décréter la Fin.

    Mais non ! pas cela ! c’est impensable ! et que font donc tous ces gens qui attendent ?

    Ils attendent le jugement dernier.

    Mais qu’est-ce que c’est ?

    Le sort qui va leur être réservé par les instances suprêmes, je ne peux pas vous en dire plus.

    Mais ils sont un nombre incalculable, combien de temps cela prendra-t-il ?

    Je ne peux pas vous le dire, le temps n’existe plus. Ce qui est sûr, c’est qu’ils resteront là, sans vieillir, sans rien faire, tels qu’ils étaient au moment où le temps s’est arrêté.

    Heureusement, je ne fais pas partie de cette foule et ma machine peut voyager dans le passé, alors dans ce cas, je retourne d’où je viens.

    Impossible Monsieur, tout projet vous est interdit et vous n’avez plus de temps pour faire le voyage retour. Vous allez rester là pour être jugé, comme tout le monde.

    Non, non et non, je ne veux pas rester à la Fin des Temps »

Je me mets à gesticuler, à hurler, je me débats pour regagner ma machine, on me dit de ne pas m’agiter, de me calmer, on me prend par les bras, on m’éloigne de mon engin …….

Tout à coup, dans un brouillard, je vois Églantine, au dessus de moi, elle me secoue, elle a l’air plus furieuse qu’inquiète : « ç y est, tu es réveillé. Je te l’avais bien dit que tu n’avais pas tout vérifié ! la commande manuelle s’est brisée et t’est restée dans la main. Tu es tombé en arrière et tu t’es fracassé le crâne sur le coffrage de la porte. Tu as une bosse énorme. Heureusement que ta machine n’a pas démarré et n’a pas bougé, tu n’aurais pas pu revenir avec cette avarie de commande. Pendant combien de temps vas-tu continuer à fabriquer ces engins de plus en plus dangereux ? jusqu’à la fin des temps peut-être ! »

C’est là que je me mets à rugir: « qu’on ne me parle pas de LA FIN DES TEMPS ! »

Églantine me regarde, interloquée, ne comprenant rien, puis s’éloigne en grommelant et en pestant contre ces inventeurs qui font n’importe quoi. Et moi, je me demande si je vais réparer ma machine....

Gill

 

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Avant de lancer ma machine, il me faut bien choisir dans quel sens je vais partir. Le passé me paraît plus facile, j’ai l’impression que si j’y tombe en panne, je saurais m’en sortir. Mais pour opter pour ce choix sécuritaire, il me faut aller dans une période dont je connais assez bien les coutumes.

C’est quelque peu  réducteur pour une aventure. Le futur donc. J’espère que le bouton retour  immédiat fonctionne.

De combien de crans dois-je avancer ? Un an ? Un siècle ? Plus ? Allez ! Parti pour deux cents ans !

A peine décollé, à peine atterri.

Enfin non, ni décollé ni atterri. Ce n’est pas l’espace que j’explore, c’est le temps.

Je viens de parcourir deux cents ans ? Un chemin qui s’égrène en secondes pour paver une éternité qui, la seconde d’avant, n’existait pas encore. Chacune semblable à la précédente. Chacune à inventer.

J’entrouvre la porte...Descends prudemment dans mon jardin, deux cents ans de jardin non entretenu, tout à reprendre… Ma boîte à lettres déborde. Une missive sans tampon de la poste, déposée là en mains propres.

« Cher professeur, après avoir tenté de vous joindre sans succès sur vos téléphones, ordinateurs et autres vecteurs, nous vous informons par ce mot que nous sommes partis là-haut, sur Mars.

Si j’ai bien saisi le but de vos travaux, votre machine ne peut pas voyager dans l’espace…

Nous vous souhaitons bon courage. Avec les problèmes de pollution et de climat, nous craignons que la Terre devienne invivable d’ici peu.

Votre cher collègue Armand. »

Alors je sais quoi faire. Je vais remonter le temps jusqu’à voir la formation de notre planète. Je n’y étais pas, je ne peux plus y être… Cette machine me rendra fou.

 

Marie-Christine

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