Mes vacances d'enfant

 

Évoquez pour nous un souvenir de vacances

 

qui a marqué votre enfance

 

 

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Imad007 sur Wikipédia anglais, CC PAR 3.0, via Wikimedia Commons

 

 

                         Il faisait encore noir dehors quand on nous réveillait, et le jour pointait à peine lorsque nous quittions la ville.

La 4 Chevaux  roulait bon train dans la plaine d’Oranie tandis que, pelotonnés l’un contre l’autre sur le minuscule siège arrière, mon frère et moi achevions tranquillement notre nuit.

Environ deux heures plus tard, miracle, en ouvrant les yeux, une fois de plus, nous découvrions la mer. Bordant la plage d’Aïn El Turk ou celle des Andalouses. Immenses, blondes et déjà bondées. Normal, un Dimanche !

Pendant que mon père s’échinait à décharger la voiture et installer sur le sable tout l’équipement nécessaire à une journée de plage digne de ce nom, ma mère, pieds nus dans l’eau et jupe hardiment retroussée surveillait d’un œil inquiet sa progéniture, qui elle savait nager…mais n’est-ce-pas, avec la mer, on n’est jamais sûr de rien…

Le repas se déroulait ensuite joyeusement sous le large parasol rayé  bleu et blanc-aux couleurs de la marine-. Joyeusement mais dignement puisque sur une table de camping avec quatre convives confortablement assis dans leurs fauteuils de toile multicolore.

Parfois, la voiture nous menait de l’autre côté d’Oran vers un lieu au nom poétique : « La Fontaine des Gazelles ». Pas souvent, car la route qui y menait était peu fréquentée, donc peu sûre. Mais à chaque fois, le spectacle des rochers battus par les flots nous clouait d’admiration. Ô merveille, l’absence de plage allait  nous obliger par conséquent à nous baigner dans de profondes piscines naturelles, fraiches, sombres et, avouons le, un peu effrayantes. On rentrait en général avec une provision d’oursins et autres fruits de mer, accompagnés par les chants de ma mère et le soleil couchant.

Sitôt arrivés : petite séance de demi-tomate passée sur les coups de soleil…et au lit.

C’était l’Algérie de la fin des années 50 et c’était la guerre. Mais nos parents se sont toujours débrouillés pour nos offrir une enfance ordinaire, autrement dit  magique. Merci à eux.                                  

  El Pé

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Photo :  B. Monginoux /  www.photo-paysage.com (cc by-nc-nd)

 

 

Cette année-là, notre location de vacances était isolée et située en plein milieu d’un bois, en Provence. Mon père nous avait proposé une promenade dans la nature, et ma petite sœur et à moi étions impatients de partir.

Nous cheminions, nous devant, lui derrière, notre chatte Bagheera qui nous suivait toujours tel un chien, fermait la marche. Tout à coup, j’entendis une sorte de grognement qui ne m’inquiéta pas, et pour être conforté dans l’idée qu’il n’y avait aucun souci à se faire, je me retournai, certain de lire sur le visage de mon père l’assurance qu’aucune bête féroce n’allait nous menacer. Horreur ! il n’y avait plus que ma chatte, et papa avait disparu. Les grognements continuèrent, d’abord assez étouffés, puis semblant de plus en plus proches. Je n’étais pas particulièrement peureux mais j’étais inquiet pour ma petite sœur, aussi, en un quart de seconde, je pris ma décision, saisis sa main et, suivi d’une Bagheera bondissante, nous dévalâmes en sens inverse le chemin parcouru– j’avais une bonne mémoire des lieux– pour arriver à bout de souffle à la maison où étaient restées ma mère et ma grand-mère.

« Papa n’est pas là ! dis-je d’une voix étranglée, nous ne le trouvons plus »

Non, papa n’était pas là.

Nous reprîmes notre souffle, le temps passa. Les minutes semblaient longues et papa ne rentrait pas, ce qui renforçait notre inquiétude. Qu’avait-il pu lui arriver ?

Une heure peut-être passa et il apparu enfin, tout échevelé et les jambes griffées. Que s’était-il passé ?

« Ah mes enfants, quelle aventure ! j’ai voulu vous faire une farce, je me suis caché et pour rire, j’ai grogné. Mais le temps que je sorte de ma cachette pour vous rassurer, vous aviez déjà disparu ! je n’avais pas prévu que vous vous enfuiriez si vite. Figurez-vous qu’après, en vous cherchant, je me suis perdu, et j’ai eu du mal à retrouver le chemin de la maison, moi qui ai, d’habitude, un excellent sens de l’orientation. Je suis flapi ! »

Nous avons tous ri, bien sûr de cette histoire….dont la moralité pourrait être

« tel est pris qui croyait prendre »

Gill

 

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Image par Thomas de Pixabay

 

 

Vive les vacances

  

                      J’attendais avec impatience ce moment de l’année où je partais chez mes papés et mémés au village, mais surtout chez ma tante Julie.

Les poules, les canards, les dindons, Minou, Mirza et Bouboule vivaient en parfaite harmonie.

Le cochon Bouboule frétillait et poussait des petits cris lorsqu’il nous voyait, Tatie et moi, armées du grand cuvier, des brosses et du savon. Il adorait le bain. A la fin de l’opération, nous étions tous les trois prêts à être essorés. Les poules caquetaient de manière agitée de crainte de se faire mouiller. Les canards, les dindons, cancanaient et glougloutaient en se pavanant.

Mirza allaitait ses petits chiots.

« --Tatie, il y en a six ! Comme ils sont mignons !

--Mais non, répond ma tante, ils sont cinq !

--Tatie, je sais compter, il y en a bien six ! »

C’était un lapereau qui était tombé du clapier au dessus…et tous se partageaient cette bonne tétée.

C’est avec nostalgie que je repense encore à ces charmants moments.

Tout ce monde est parti…Je reste toute seule avec mes souvenirs.

        Gisèle

 

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