Ajoutez les sons, les odeurs, les couleurs

 

Fait divers

« Dimanche matin, un homme s’est introduit dans un magasin d’alimentation de la rue du Château, après avoir brisé la vitre de la porte d’entrée. Il a été retrouvé, dans un état d’ébriété avancé, assis au milieu des reliefs du repas bien arrosé qu’il s’est offert gratuitement. Arrivé sur les lieux, le commerçant n’a pu que constater les dégâts. »

 

Tout en conservant le texte  

avec la possibilité de mettre les phrases et les mots  dans un ordre différent,

transformez ce fait divers en noir et blanc en un récit

où vous ajouterez des sons, des couleurs et des odeurs.

 

 

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Rue du Château, deux heures du matin, vingt-trois décembre. Il est né le divin enfant  ou plutôt il va naître demain. Un homme maugréant, portant un pavé sous son bras, hurle  « vive le divin enfant » et brise la porte d’entrée. « J’était le roi du lancement de pavé en Mai 68 », rigole-t-il.

Magasin d’alimentation de la rue du Château.  « À bas les châteaux, le peuple est là ». En fait c’est une boutique épicerie fine avec beaucoup de vins et spiritueux, il est fou de joie.

« Minuit chrétien, c’est l’heure solennelle

Le peuple est là pour fêter son retour

Les aristos, mettons  à la poubelle

Et buvons  sec jusqu’au point du jour.

Merci mon Dieu

D’arriver en ce lieu

Allons-y : Saint Chinian, Picpoul, Sancerre, Clairette,

Si je bois tout ça je vais être pompette.

Du foie gras, Messeigneurs

Des rillettes c’est du bonheur

Buvons un coup, Buvons-en deux (en fait le bougre a déjà descendu deux bouteilles, il attaque une boîte de crabe arrosée de Blanc d’Alsace)

À la santé des amoureux

À la santé du roi de France

Et merde pour le Roi d’Angleterre

Qui nous a déclaré la guerre »

chante-t-il en titubant

Deux grands bruits se firent entendre, le lascar s’écroula en état d’ébriété avancée au milieu des reliefs du repas, le commerçant entra en courant car il avait été averti, trébuchant sur le pavé et tombant dans une corbeille pleine de coquillages.

L’ivrogne se jeta à son coup : «  Merci à Saint Nicolas de m’offrir ce banquet. Vive l’anarchie et le petit Jésus ».

Jean

 

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Dimanche matin. Les cloches sonnent à toute volée au clocher de l’église, au bout de la rue du Château. Un homme avance, un peu triste, un peu seul, puis s’arrête devant la vitrine alléchante d’un magasin d’alimentation. Il pense au repas bien arrosé qu’il avait imaginé pour cet anniversaire, que personne ne lui souhaite plus.

 Alors, après avoir brisé la vitre scintillante de la porte d’entrée peinte en vert tendre, il s’est introduit dans la boutique. Le tintement du bris du verre a joliment accompagné le son allègre des cloches.

Et le voilà, une heure plus tard, enveloppé par les arômes de charcuteries, fromages, vanille, souriant, dans un état d’ébriété avancé. Ce repas qu’il s’est offert gratuitement, ce caprice qu’il s’est passé, sans remords aucun, l’emplit de gaieté.

Assis au milieu des reliefs gisant sur les serviettes en papier vertes et jaunes qu’il a étalées sur le plancher de bois doré, les fins fins moirant de lueurs rougeoyantes le fond des verres aux reflets cristallins, il fredonne un air où il est question du parfum de la mer, du bleu du ciel, de rubans roses…

Arrivé sur les lieux, le commerçant, blanc de stupeur, n’a pu que constater les dégâts, avant de se mettre à hurler au voleur à l’assassin sur tous les tons de la gamme.

Triste, notre homme était.

Heureux il a été retrouvé.

Marie-Christine

 

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          C'est une belle journée d'été avec son soleil radieux et sa chaleur généreuse. La nature est en plein épanouissement : une symphonie de couleurs enchaîne ses mouvements colorés, feutrés ou diaphanes. Les passants sont nombreux à flâner ou à se presser dans les différentes boutiques. Le samedi en effet croise foule de badauds ou d'acheteurs dans cette belle rue du Château comme dans tous les lieux touristiques.

           Le dimanche matin par contre connaît moins d'agitation. C'est dans cette quiétude dominicale qu'arrive sur son lieu de travail le propriétaire d'une épicerie fine, calme et serein. Mais surprise ! Ou plutôt...stupéfaction ! La vitre de sa porte d'entrée n'est plus qu'un large trou béant ! D'innombrables bris de verre éclaboussent le miroitement des éclats du soleil tels des diamants aux facettes multiples. Tout n'est pourtant que silence mais le commerçant est vite oppressé par une très forte odeur d'alcool mêlée à des effluves multiples et variés de charcuterie, de gâteaux, de fruits...en fait de tout ce qu'il avait prévu pour satisfaire les acheteurs de la dernière minute. Avançant avec une grande prudence, il entrevoit alors un déferlement de papiers multicolores, de bocaux en verre renfermant encore quelques restes de ses meilleurs pâtés ou de pots de confiture à moitié renversés et laissant s'épancher nonchalamment sur les carreaux leur précieux contenu. C'est alors que le vendeur aperçoit un homme assis à même le sol contre une étagère, silencieux, les yeux dans le vague, la tête dodelinant contre les rayonnages et, de toute évidence, dans un état d'ébriété avancé. Tout autour de lui, une marée de bouteilles, de bocaux, d'emballages divers jonchent le pavage marbré. Bien posé au milieu de ce désordre à l'exhalaison plutôt douteuse, l'homme paraît tranquille ; nulle agressivité ne se dégage de son attitude lascive et comme hors du temps. Il n'aperçoit même pas la présence du propriétaire des lieux tant sa lucidité est imprégnée des degrés de l'alcool que même son opulent repas - qu'il s'est donc gratuitement offert - n'a su éponger...

            Et au commerçant de constater les dégâts et de comprendre que cet homme-là s'était introduit quelque peu violemment dans sa boutique où il s'était copieusement servi mais qu'il ne pouvait à présent plus quitter... Excellent dimanche !

 Syrinx

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Raoul devait livrer dimanche matin un  carton de vin à l'épicerie de la rue du Château. D'habitude, Robert, le  commerçant était présent dans sa boutique. Ils aimaient bien commencer la journée par une bonne rasade de pinard. Cela les mettait de bonne humeur. En son absence, il déboucha une bouteille pour patienter. Surpris par un bruit bizarre provenant de l’épicerie, croyant  voir à l’intérieur l’ombre d’un cambrioleur, Raoul n’écoutant que son courage, une bouteille à la main en guise de flingue, brava le danger et cassa la vitre de la porte d’entrée pour pénétrer dans les lieux.

Il lui fallait combler cette petite faim qui titillait son estomac. Il commença par se tartiner une belle tranche de foie gras orangé, moelleux, sur du pain de mie bien doré. Son regard fut attiré par un vieux sauternes à la couleur de miel, à la saveur de fruits exotiques trempés dans du caramel, installé sur l’étagère en face. Et que ce serait du gaspillage inacceptable de ne pas le terminer.

 

Il continua par déguster une belle portion de jambon « patanégra » d’une couleur proche du rouge cramoisi en vérifiant sur l’étiquette qu’il était bien nourri aux glands, accompagné d’un Pic Saint Loup, médaille d’or. Lui, qui  avait la réputation de se comporter comme un gland faisait preuve d’un raffinement remarquable dans ses choix culinaires.

Ce qui l’incita à se constituer un plateau de fromage en le garnissant d’un morceau de roquefort bien crémeux, d’un camembert bien moelleux pour terminer par un brie à la truffe qu’il savoura avec un vin des coteaux du Roussillon.

Avant d’entamer le dessert, il  se caressa  délicatement le ventre pour mesurer  avec satisfaction que sa petite faim avait été domptée  avec gourmandise.

il commençait sa journée dès le matin, par de la tristesse issue d’une vie morne, sans éclat, qu’il transformait  par de la gaité de plus en plus intense au fur et à mesure que les bouteilles jonchaient le sol. Et là, il était au comble du bonheur.

Lorsque Robert arriva sur les lieux. Il  marqua un temps d’arrêt devant la vitre de la porte d’entrée brisée en mille morceaux.

Raoul l’apercevant, fit  spontanément une petite prière à Saint Vincent, patron des vignerons, pour espérer que Robert soit aussi bourré que lui. Il  avait vu juste. Robert, la bouteille à moitié vide, titubant, fut surpris de voir Raoul dans tout ce fourbi. Il se mit à hurler. En bégayant, Raoul essaya de lui raconter une histoire de cambriolage qui  fut interrompu grâce à sa courageuse intervention. Robert ayant tout de même conservé un brin de lucidité courut précipitamment vers la caisse qui n’avait pas été fracturée. Alors dans le doute , il remercia Raoul  d’avoir sauvé sa recette. Et par l’action miraculeuse de Saint Vincent, ils se retrouvèrent confortablement installés  pour se délecter d’un Whisky de vingt ans d’âge, conservé pour les grandes occasions.

Christian

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Rues presque désertes et froid de canard : ce dimanche matin – – après avoir –schling klang crack     bang !!! -- brisé la vitre de la   porte d’entrée, un homme s’est introduit dans un magasin d ‘alimentation (vous connaissez sûrement, c’est « Chez Fonchau », l’épicerie fine de la rue du Château.)

Il a été retrouvé, dans un état d’ébriété avancé – Eueuh, blup, qu’est-ce que je fiche ici, moi ??? --, assis dans des effluves mélangés de vins et d’alcools de fruits, au milieu de pâtés entamés, os de volailles, restes de jambons, de saucissons et autres viandes froides, tous reliefs du repas bien arrosé  qu’il s’est offert gratuitement.

Arrivé sur les lieux, le commerçant estomaqué – un Belge – n’a pu que constater les dégâts : « Godverdomme, espèce de smeerlap ! Si tu crois que tu vas t’en tirer comme ça, une fois ! » 

 

Suzanna

 

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Sur le chemin de l’église

 

Dimanche matin, sous un ciel gris et un crachin typiquement breton, alors que les cloches de l’église Saint-Louis commencent à sonner la messe de 9 heures, les quelques fidèles matinales, strictement vêtues de noir, pressent le pas. Madame Dantec, passant devant un magasin d’alimentation de la rue du Château, qu’elle emprunte pour s’y rendre, s’aperçoit que la porte est ouverte. A l’intérieur, on dirait une silhouette masculine. Elle pense tout de suite qu’un homme s’est introduit dans le commerce, après avoir brisé la vitre de la porte d’entrée dont les débris scintillent sur le trottoir mouillé.

Elle appelle immédiatement la police du proche commissariat, qui arrive rapidement toutes sirènes hurlantes, et s’arrête net dans un bruyant crissement de pneus. Des bruits de cavalcade se font entendre, six policiers étant descendus du véhicule. Six policiers pour un seul homme ! ils ont vu grand ou alors ils étaient vraiment désœuvrés. Madame Dantec, entendant la deuxième sonnerie de cloches annonçant l’imminence du début de l’office, fait la sourde oreille car le démon de la curiosité la pousse à s’approcher au plus près de l’entrée du magasin, pour voir ce qui s’y passe. Il est là, assis par terre, et a été retrouvé par les policiers dans un état d’ébriété avancé. C’est un jeune marin, aux cheveux et à la barbe rousse, qui tranchent avec le bleu de son uniforme et son pompon rouge. Ses paupières semblent avoir un irrésistible besoin de se fermer sur ses beaux yeux verts. Autour de lui, des reliefs du repas qu’il s’est offert gratuitement : miettes de toasts tartinés de pâté doré et de confiture de figue bien rouge, tanches de jambon sec rose foncé , œufs de  lump orangés, taches de vin colorant le sol d’un beau dégradé allant du blanc à l’écarlate en passant par le rosé et le beige, restes de gâteau au chocolat dont la couleur presque noire peut se voir autour de la bouche de notre homme, tout cela enveloppé par un fumet sucré salé écœurant d’où ressort une forte odeur de cognac, l’individu étant visiblement un fin connaisseur d’alcool. Puis tout à coup, dans un bruit de verre brisé, une bouteille encore en équilibre sur une étagère vient se fracasser au milieu des policiers, arrosant copieusement leur bas de pantalon et provoquant leurs cris furieux. D’ici à ce qu’ils soient accusés de boire pendant le service !...

C’est là qu’un personnage vociférant, hirsute, mal rasé, dont on voit qu’il s’est habillé à la hâte- chaussettes et même chaussures dépareillées - entre en trombe. C’est le commerçant qui, arrivé sur les lieux, n’a pu que constater les dégâts.

C’est alors que sonne la fin de la messe de 9 heures. Notre fidèle fera pénitence pour l’avoir manquée. La bruine a cessé, un timide soleil commence à briller, car, comme chacun le sait, en Bretagne, il peut y avoir les quatre saisons dans une même journée.

 

Des discussions animées commencent à se faire entendre devant le magasin. C’est un dimanche dont on va pouvoir parler !

Gill

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