Dans une salle d'attente...ou autre

 

Après avoir cherché des couples de mots

dont une seule lettre est différente  (ex : val/vol)

écrire un texte 

dont l’action se passe dans une salle d’attente

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Dur, dur la vie

 

Quand on attend dans la salle d’attente d’un dentiste, autant pour tromper son angoisse et sa peur de la fraise que pour tromper le temps,  on observe les gens pour retrouver les mêmes signes de terreur chez eux.

C’est ce que semblait faire le jeune homme blond. Il avait quelque chose de vil dans le regard. Craignant le vol de son réticule, une dame à l’air pète-sec, tenait son sac serré contre son cœur. Dans son for intérieur, elle méditait et croyait dur comme fer que si le dentiste lui faisait mal, il allait le payer de sa vie.

Pour ma part, admettant que souffrir des dents est le lot de tous, je rêvais à une soirée doliprane dans mon lit.

Le dentiste passait de temps à autre la tête par la porte pour appeler tel ou tel patient.

- Madame Lambert, je vois que vous êtes en oxygénothérapie. Vous pouvez passer avant tout le monde.

- Non non, Docteur, gémis-je, mon compagnon d’oxygène a une large autonomie. Et cette dame-là a l’air beaucoup plus souffrante que moi !

Se haussant du col et sans remuer d’un cil, la dame en question susura la bouche en cul de poule (et de trois ! Note de l’auteur) : « Mais non, Chère Madame, je suis jeune, moi, je puis tout-à-fait attendre.

Maintenant, non seulement j’ai mal aux dents, non seulement j’ai la terreur de la fraise, mais je dois me rappeler mon grand âge...

La vie est bien dure quelquefois...

 

Suzanna

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La salle d'attente

 

Il passe la porte, la secrétaire l'accueille avec douceur, il doit attendre son tour, on l'appellera.

Il a déposé la gouge au fond de la poche de son tablier, la douleur affleure le bord de sa bouche, il regarde hébété le sang s'enfuir de sa main teinter en arabesque rouge la serviette posée comme une bande protectrice.
Le silence est de rigueur dans ces lieux ou la souffrance impose sa dictature; La machine à café donne une tonalité sirupeuse quand la
tasse se remplit, l'odeur réconforte les patients. ll faut avoir la pêche pour travailler dans ce service d'urgence.
Le menuisier se lève, titubant approche de la porte des toilettes, une envie de se rincer la bouche, peut-être que le mal de
tête qui tape comme si une masse s'était abattue au creux de la nuque. L'eau l'apaise, froide, métallique au bord des lèvres, elle part dans la bonde, joyeuse de ce tour de manège tourbillonnant, va à nouveau s'asseoir, quand son nom résonne dans la salle, il respire, il va être soigné, sa douleur s'envolera....Il sourira...

Roselyne

 

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La salle de bal

 

Dans une salle de bal, une dame déhanchée martelait le sol en cadence. Sur un mur voisin, un jeune déluré, tenant un bol rempli jusqu'au ras de frites couvertes de sel gris, la dévisageait. Soudain  il émit un rot si peu discret, le dôme en fut ébranlé, tout le monde sursauta, la danse s'arrêta.

 

Christine

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La salle d'attente

 

Que c’est long ! Depuis combien de temps suis-je dans cette salle d’attente ? On va y passer la nuit.

Il faut que je veille à ne pas me faire voler ma place. J’aurais dû emporter un truc à grignoter, un morceau de pain. Quoiqu’avec cette chaleur, une glace serait bienvenue. Ou un verre d’eau bien fraîche, tout juste tirée du puits.

Ils ont de ces têtes, tous ces autres patients !

Ils pensent peut-être la même chose de moi. La palme, ce serait qu’ils m’imaginent avec un gigolo. Bon, j’ai l’âge, c’est pour cette raison que j’attends là, pour me faire tirer les rides. Je n’ai pas assez d’argent, mais si je gagne au loto, je m’en offre un, de play-boy à catogan, ce serait rigolo. Et un boa en plumes d’autruche. Et une nuit au casino.

Pour faire la paix avec mon âge.

 

Marie-Christine

 

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Paroles d’enfant

 

Grégoire et son père se dirigent vers la salle d’attente du docteur Louise Pape, pédiatre qui suit l’enfant, entrent et s’installent. Il y a plein de monde ! il va falloir attendre des heures, pense le père, et Grégoire va s’agiter, quelle chance !

Grégoire est un petit garçon vif et intelligent, très observateur, qui parle très bien pour son jeune âge et qui commente sans retenue et sans discrétion tout ce qu’il voit, ce qui est parfois difficile à supporter pour son père.

« - Dis papa, regarde la dame, celle qui la bouche très rouge, à côté de la petite fille blonde, elle n’a pas dû prendre de douche depuis longtemps car elle sent le rance, tu sais, l’odeur du vieux beurre.

- Chut Grégoire, on ne parle pas de cette manière et on doit parler moins fort pour ne pas gêner tout le monde.

Silence…

 - Et regarde ses cheveux, ils sont très moches, on dirait du crin de cheval, de la filasse. Et en plus, je vois qu’elle ne m’aime pas, elle me lance un mauvais regard.

 - Arrête Grégoire, tu m’avais promis de parler tout doucement !

Silence…Grégoire réfléchit

 - Dis papa, si je suis sage, tu m’emmèneras faire un tour en bateau ? on emportera du gâteau pour goûter.

 - Oui, oui, d’accord, mais surtout apprends à avoir un brin de discrétion en public, cela m’arrangerait !

 - Dis papa, prête-moi ton portable, je vais faire un jeu.

 - Exceptionnellement alors, Grégoire »

Que ne ferait-on pas pour un peu de répit !

Gill

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