Célébrons la langue française

 

comme chaque année, nous nous associons à la célébration

de la semaine de la francophonie

les dix mots sélectionnés en 2024 sont en rapport avec le sport

 

adrénaline   /   aller aux oranges   /   champion

collectif   /   échappée   /   faux départ

hors jeu   /   mental   /   prouesse   /   s’encorder

 

écrire un texte incluant les dix mots

ou

choisir un mot et écrire un texte en rapport avec celui-ci

 

 

--------------------------------------------

 

 

 

                « -- Chers téléspectateurs, bonjour ! En direct des JO et tout de suite car nous venons à l’instant même d’avoir l’antenne, en direct donc des JO, Thierry Drucker et Michel Roland vont avoir le privilège de vous commenter le match de  demi-finale de rugby qui oppose le Tibet à la Mongolie, match qui commence dans quelques secondes. L’adrénaline  est à son comble sur le terrain, dans les gradins, chez Thierry et moi et plus encore. Attention, coup de sifflet de l’arbitre ! C’est parti !!

 Très vite, le 10 mongol fait une échappée vers le but adverse. Normal, il a un désert devant lui, il va marquer mais ! L’arbitre péruvien, on se demande pourquoi d’ailleurs, le déclare hors jeu ; Corner, enfin je veux dire, heu, heu, bon vous avez compris….Non, c’est un faux départ. Les étranges décisions de l’arbitre ne semblent pas atteindre le mental des mongols. Leur champion, toujours le 10, démarre, le ballon à la main….MAIS,MAIS !!

  Mais l’équipe tibétaine nous fait soudain une démonstration de son jeu extraordinairement collectif ! Ils se sont tous  encordés, oui, je dis bien encordés et nous régalent d’une prouesse jusqu’alors jamais vue ! Leur attaquant, suivi par ses camarades à la queue leu leu vient de marquer le premier essai du match !!!

   Le stade est debout, dans une ola interminable, même les mongols, pris d’enthousiasme, applaudissent, jusqu’à l’arbitre qui, décrétant un arrêt de jeu non réglementaire, vient de décider qu’il était temps, pour les joueurs, d’aller aux oranges. Vous voulez ajouter quelque chose, Thierry ?

--Non, je disais qu’en Ovalie on dit « aller aux citrons » Mais je dis ça, je ne dis rien.

---En tout cas, nous sommes en train de vivre le match du siècle, un match inoubliable !! N’est-ce pas Thierry ?

--Oui. Je pense qu’on a bien fait de venir. »

                                                                                                                           El Pé

_________________________________

 

 

Yves Tennevin, CC BY-SA 3.0    via Wikimedia Commons

 

 

Assoupi dans mon hamac à l’ombre des pins un soir d’été, bercé par une légère brise marine rafraichissant l’atmosphère, j’étais fasciné par la lecture « sur les chemins noirs » retraçant la prouesse de Sylvain Tesson parcourant  à pied 1200 Kms du Mercantour au Mont Saint Michel.

Il devait  retrouver l’adrénaline abandonnée au cours de l’escalade d’un toit, sans s’être encordé pour se  fracasser  en mille morceaux sur la chaussée. Désormais, il lui était interdit de boire, interdit d’aller aux oranges. Armé d’une volonté hors du commun, d’une lucidité exceptionnelle, acceptant de payer le prix fort pour s’échapper de ce hors-jeu mortifère, afin de reconquérir sa  passion d’aventure. Il puisa dans son mental de champion pour remonter le temps ayant  « perdu cinquante ans en huit mètres » 

Son histoire retrace une belle leçon de courage qui met en évidence la puissance de la pensée pour dégager la volonté de se reconstruire. C’est une source d’inspiration pour tous ceux qui sont confronté à un faux départ.

Et moi, j’imprégnai dans ma mémoire une admiration sans borne de ses exploits qui  nourrissait ma réflexion sur la projection d’un  voyage collectif avec mon entourage.

Le besoin d’aventure enfoui sous un début de somnolence fut interrompu  par l’échappée de l’écureuil poursuivant sa belle à toute vitesse, virevoltant autour du tronc. Pour mettre un terme à ces réflexions puissantes, je mis doucement un pied à terre pour aller me désaltérer avec une bière bien fraiche en me disant «  Elle n’est pas belle la vie ! » très vite pondérée par « pourvu que ça dure ».

 

Christian

 

__________________________________

 

Image de vecstock sur Freepik

 

 

Mauvaise chute

 

Il fait beau. Et chaud.  Les oiseaux chantent en vert, en rouge, en bleu. Dans ce foisonnement de verdure, je me sens dans le cœur même de la nature. En fusion avec l’univers des arbres et des fleurs et de toutes les créatures vivantes.  Car je vis.  Je VIS !!! Cela suffit, c’est le bonheur.  Un bonheur infini…

Mais qu’est-ce ?  Ai-je failli tomber ? Mais oui, voilà, je tombe et je tombe en arrière.  Oh non ! Pas sur le dos.  Mais si, c’est arrivé : exactement sur le dos.  Comment me relever maintenant ? Avec ma corpulence... Peut-être en essayant de rouler sur le côté ?  J’essaie à gauche.  Non, ça ne va pas.  J’essaie à droite.  Pas davantage. Inutile d’insister, je n’y arrive pas.  Jusque quand vais-je rester ainsi ?  Une horrible peur m’envahit. La nuit va tomber et je ne peux rien faire. Je suis à la merci de n’importe quoi, de n’importe qui. Soudain une ombre grandit, grandit au-dessus de moi. Qu’est-ce ?  L’adrénaline me submerge… Une masse noire descend à toute allure ; elle va me broyer, elle me broie. Au secours !!!

-- Dis-donc, Marcel, tu ne veux pas regarder ma semelle ? J’ai les bras chargés et ne peux pas me pencher. Qu’est-ce que tu vois ?  J’ai dû écraser quelque chose, ça a fait « scratch »…

- Un scarabée, Mon Vieux, tu as écrasé un scarabée. Je vois son œil encore vivant et plein de reproche, qu’est-ce qu’il a dû avoir peur !

-- Cesse de blaguer.  Les scarabées sont des animaux sacrés, ils portent chance. On ne blague pas avec la chance.

Suzanna

 

__________________________________

 

Image de wirestock sur Freepik

 

 

 

Une randonnée plutôt facile, à peine moyenne, c’est ainsi qu’était annoncée cette sortie.

« Mais oui » m’avait encouragée une choriste du groupe vocal dans lequel je chantais, « tu verras, tu vas beaucoup aimer. »

Un petit frisson d’adrénaline m’avait parcourue et me voici sur cette pente, à me demander si existe une possible échappée.

« Pas besoin d’être un champion, on ne recherche pas la prouesse » m’avait assuré le guide. «  Ce qui compte, c’est avant tout de développer un esprit collectif»

Collectif, collectif...Quand j’ai commencé à traîner les pieds, dans la matinée, un randonneur m’a dit « Tends vers un but, au moins aller aux oranges. » Mais personne ne m’a porté ce sac qui me scie les épaules.

Puis il a été question de s’encorder pour traverser les névés glissants. J’ai profité de la pause pour demander furtivement à une jeune femme étonnamment enthousiaste si on s’arrêterait dans un refuge pour goûter les oranges. Elle a ouvert de grands yeux incrédules devant tant de naïveté avant d’éclater de rire.

« Les oranges, c’est la mi-temps, le pique-nique...Le temps d’un sandwich et il faudra vite redescendre avant les orages de dix sept heures. »

Alors j’ai instantanément acquis un mental d’acier pour survivre jusqu’au soir, en rêvant à la merveilleuse journée que j’aurais vécue si, ayant pris un faux départ dès le matin, une panne de réveil par exemple, j’avais d’office été mise hors-jeu.

Petite morale personnelle, laissons le sport aux sportifs !

 

Marie-Christine

_________________________________

 

 

 

 

Lors de la course internationale de Relais, après un faux départ, considéré comme hors-jeu, Marie-Jo se tenait prête.  Les pieds ajustés dans les starting blocks, l'athlète haletait déjà, fermait les yeux. Son mental, son cœur, débordaient d'adrénaline.

Cette année, après un petit accident lors d'un essai, elle se sentait moins sûre. Il est vrai, près d'elle, se tenait une "Gazelle du Désert" la Kényane Sylvana Matrika, la favorite... dont la longueur de jambes faisaient rêver même les mannequins !..

Elle revit ses prouesses de l'année précédente, en un éclair elle décida que oui !  elle était capable cette année encore, elle seule sera championne.

Le départ fut donné, Marie-Jo vu de suite la faille de la piste. Dans le collectif, où les  athlètes semblaient agglutinées, courant à un rythme régulier, Marie-Jo imprévisiblement  senvola littéralement dépassant le groupe en une échappée fulgurante. Même Sylvana se sentant être dépassée faillit trébucher. Le ciel plutôt gris ce matin, s'ouvrit à la ligne d'arrivée, un magnifique rayon de soleil aveugla

Marie-Jo.

 Oui ! Comme l'or de La médaille  qui, sur le podium déjà prêt, allait lui être remise, sous les applaudissements du publique ivre de joie.

Marie-Jo, face à cette foule en liesse, la main sur son cœur, les larmes aux yeux, entonna l'hymne national.

 

Christine

____________________________

 

 

Image par Anja Szych de Pixabay

 

 

Agility

 

Dans l’espace de détente, je me promène, je sens les odeurs variées, bref, je profite du moment présent car après, je ne pourrai plus me permettre d’échappées quand la compétition aura débuté. Je commence d’ailleurs à avoir des fourmis dans les pattes et à me préparer à la prouesse que je vais devoir accomplir, moi, et moi seul.

Il ne s’agit pas de participer à un effort collectif, comme celui que peuvent effectuer  les chiens de traineaux, reliés les uns aux autres, un peu comme des alpinistes qui s’encordent, il s’agit de faire un parcours semé d’obstacles, dans le temps le plus court possible et d’en être le vainqueur après avoir montré agilité, vitesse, intelligence, obéissance et complicité avec mon binôme à deux pattes. Je n’aurai même pas le loisir « d’aller aux oranges », si je puis utiliser une expression humaine, car pour moi, il n’y aura pas de repos à mi-parcours.

Le moment attendu arrive. Mon maître m’invite à le suivre et nous nous plaçons derrière la ligne de départ. Après m’avoir enlevé mon collier et ma laisse,  il me fait asseoir et je ne bouge plus en attendant l’ordre de dégagement auquel je suis habitué et qui m’indiquera que je peux partir. Attention au faux départ, sinon, je serai disqualifié, hors-jeu d’emblée.

Je regarde mon maître, je sens monter l’adrénaline et voilà le signe qui me permet de m’élancer : je cours, je saute, balançoire, saut en longueur, passerelle, pneu, palissade, slalom, arrêt de cinq secondes sur la table, tunnel. Non loin  de moi, mon maître. Nous formons un duo parfait, mes yeux rivés à ses gestes qui m‘aident à peine, tant je devine ce qu’il attend de moi. Il faut dire que j’ai un très bon sens de l’observation, une excellente condition physique, une résistance à toute épreuve et un mental d’acier. Je suis né pour être un champion, tout le monde le dit.

Encore un obstacle à franchir et c’est l’arrivée, à peine essoufflé. Je m’assois, mon maître me rejoint, me remet collier et laisse et nous sortons du terrain pour attendre la fin de la compétition et les résultats.

Les voici : Dans la catégorie C, Vainqueur Sorbonne, berger de 4 ans, guidé par Frédéric, en 56,45 s, pénalités = 0, excellent.

Et une victoire de plus à mon actif !

Gill

 

________________________

 

Image de Freepik

 

 

 

Voilà les champions ! Ce collectif qui s’avance vers le stade dans une échappée  pleine d’entrain, nous fait monter l’adrénaline.

Leurs  prouesses antérieures laissent présager une victoire.

Quel plaisir de voir cette équipe pleine de joie, d’entrain et d’amitié.

 

                       Gisèle

 

____________________________