Mon célèbre ancêtre

 

Vous allez nous raconter l’histoire d’un(e) de vos ancêtres,

resté(e) célèbre dans votre famille.

 

Par quel fait glorieux ou pas s’est-il (elle) illustré(e) ?

Et si vous n’avez pas d’ancêtre célèbre, homme ou femme…………

Inventez-en un ou une!  

 

---------------------------------------

 

 

wikimedia        

Par Alfred Jean Marie Paris — "Gloires et souvenirs maritimes", Domaine public, 

 

 

Comme ça, en le voyant, il ne payait pas de mine mon arrière arrière grand-père. Par quel miracle son portrait, sans doute un peu frustre il est vrai, m’est-il parvenu ? Je ne saurais le dire. Toujours est-il que sa renommée, elle, est arrivée jusqu’à moi il y a déjà fort longtemps et fraiche comme  une rose.

    La Rose, tel était d’ailleurs le nom de Jean-Louis. Un garçon plutôt sage et intelligent et hormis un père pêcheur breton, rien ne le prédisposait a priori à la carrière qui fut la sienne.

Elle débuta par celle de corsaire. Fulgurante, magnifique. Il reçut même les félicitations de Louis XIV. Autant dire qu’il avait tout pour être heureux, ce gaillard, à commencer par l’amour d’une toute jeune et ravissante comtesse qu’il adorait sauf… sauf qu’elle fut mariée enceinte et de force à un courtisan cacochyme mais nanti de titres de la plus haute noblesse depuis (au moins) Bouvines.

 Par désespoir, le talentueux corsaire Jean-Louis La Rose devint Jeannot La Terreur, le plus redoutable pirate qui n’ait jamais écumé les eaux de l’Atlantique Nord. Et dès lors, ce furent les vaisseaux du roi de France qui furent arraisonnés, pillés… après que leurs équipages aient tous été abominablement massacrés, des mousses aux capitaines sans oublier les cuistots.

Sa renommée grandit encore mais ne dura que peu de temps. Deux ans exactement au bout desquels Jeannot La Terreur  redevint pour l’occasion Jean-Louis La Rose avant de finir pendu haut et court à la grand vergue de son propre navire. Le jour de ses vingt six ans.

   Cette histoire, je me la raconte depuis ma prime enfance. Et c’est bien dommage  que ce fabuleux pépé n’ait jamais existé. Cela m’aurait consolé d’avoir, toute ma vie, souffert du mal de mer.

   El Pé

 

______________________________

 

Image par gmccrea de Pixabay

 

 

Le soir en été, parfois, au cours d’un repas en famille, notre grand-père, juste avant le dessert, récitait des poèmes, racontait des histoires drôles ou fredonnait une chanson qu’il avait composée, accompagné à la guitare par son frère.

C’était un moment agréable, désiré par l’ensemble des convives absorbés dans un silence religieux, pour partager cet instant délicieux. Cela avait le mérite de  constituer une parenthèse joyeuse permettant d’oublier les soucis et tracas de la vie quotidienne.

Et de temps en temps, mon grand-père invitait des amis pour partager les textes qu’ils avaient écrits. Chacun à son tour prenait plaisir à critiquer la prose  de son voisin. J’avais l’impression d’avoir  affaire à  une bande de potaches, de joyeux turlupins, heureux d’être ensemble. Et moi, j’avais réussi à obtenir l’autorisation d’assister à leurs débats à condition de rester bien sage dans mon coin. Je n’en perdais pas une miette.

J’aimais  rester seul des heures dans la grande bibliothèque ou je prenais plaisir à découvrir, guidé par le hasard, des livres aux sujets variés. Mon grand-père était un amateur spécialisé dans la culture locale et s’intéressait aux groupes folkloriques. Il  avait une collection bien fournie de livres concernant la poésie et l’histoire régionale.

A côté de la bibliothèque, il y avait un magnifique piano qui lui servait pour composer des chansons pour le plus grand bonheur des amis et de la famille. Parfois même cela faisait l’objet d’une publication dans une revue musicale.

Son désir le plus cher  était de transférer son savoir  à ses petits-enfants et de leur apprendre à jouer du piano. Mais probablement en réaction au fait qu’il était interdit de le toucher quand on était seul, il n’a pas rencontré le succès espéré. Pas un de ses petits enfants ne s’est intéressé à la musique.

Cependant pour un  anniversaire ou pour la Noël, il lui arrivait  quelquefois de  composer pour chacun d’entre nous un petit poème ou une chanson personnalisée. C’était un instant de bonheur mais aussi de fierté.

Christian

 

________________________________________

 

 

 

Un grand-père mémorable

Il s’appelait Gustave et c’était mon grand-père.  Il était détective, de on l’appelait « La ventouse » car il ne lâchait jamais un suspect jusqu’à ce qu’il ait fait la preuve de son innocence ou de sa culpabilité.

Un jour ma grand-mère Eliane, quittant son adorable pavillon de banlieue, vint se réfugier chez nous, avec armes et bagages : il s’était mis en tête qu’elle avait un amant. Elle resta chez nous quelques mois et comme elle me glissait souvent quelques euros, je la trouvais fort charmante et absolument pas envahissante.  Ma mère n’était pas du tout de cet avis.

Gustave mourut de façon tragique. Ses soupçons l’ayant repris, il filait de nouveau ma grand-mère et tomba bêtement dans une bouche d’égout ouverte sur un trottoir qu’il empruntait tous les jours.  Ma grand-mère se remaria peu de temps après, de sorte que nous n’héritâmes jamais de sa jolie maison...

Peut-être raconterai-je un jour les enquêtes de Gustave surnommé « La ventouse ».

Suzanna

 

______________________________

 

Wikimédia   Par Christian Wilhelm Allers — Bildmappe "Club Eintracht", Domaine public,

 

 

        Il s’appelait Lucien, je l’appelais Cousin Lucien.

Pour moi, c’était un grand homme de par sa taille, sa gentillesse et ses nombreuses qualités.

Je me souviens, lorsque c’était Noël, de la messe de minuit dans l’église. Il chantait de sa belle voix de ténor et tous, nous l’écoutions avec un profond recueillement.

Plus jeune, lorsqu’il était maire sur une petite île, il nous faisait faire la traversée à bord d’une barque en nous racontant plein d’histoires marines.

Sa patience était infinie.

Plus tard, lorsque j’ai appris qu’il nous avait quittés, mon chagrin fut immense.

Je pense à lui très souvent.

Adieu, Cousin Lucien, tu as illuminé mon enfance.

           Gisèle

_________________________________

 

 

Wikimédia        Par William Powell Frith     Domaine public 

 

 

Mon ancêtre le Malandrin

Mais qu’est-ce qui t’a pris Raphaël ! voler dans une grande surface alors que nous t’offrons tout ce que tu veux ! Ma parole, tu veux ressembler à l’ancêtre du Moyen-âge que j’ai découvert dans l’arbre généalogique de la famille! Tiens, écoute...

Tristan était le dernier né des 12 enfants de la famille Vilandrin et dès son plus jeune âge, il fut rebelle à toute tentative d’éducation. Il commença  à commettre ses larcins au sein même de sa famille, volant quelques sous durement gagnés par ses parents ou ses frères et sœurs. Voler fut d’emblée sa  seconde nature, car il ne gardait même pas pour lui le produit de ses chapardages, mais les distribuait aux enfants du village plus pauvres que lui.

À 20 ans, mauvais sujet accompli, il décida de gagner Paris pour participer à la construction de Notre-Dame, et partit de Montmirail avec une bande de sacripants comme lui, pour rejoindre la capitale. Ils avaient les poches vides et pour vivre, ils entreprirent de rançonner les honnêtes gens qui passaient, en ce temps-là à leurs risques et périls, dans les vastes forêts qui recouvraient le pays. C’est là que Tristan devint un véritable brigand, chef de sa bande de malandrins, pour qui il n’était plus question de partager son butin avec quiconque. Il n’avait plus rien d’un Robin des bois.

Comme il devenait, au fil du temps, de plus en plus intrépide, il se mit en tête, et mal lui en prit, de voler les convois transportant les impôts royaux. Sa renommée arriva alors jusqu’à la cour où il n’y eut plus qu’un seul mot d’ordre : le trouver, l’arrêter, le juger et le condamner.

Sa traque dura plusieurs mois pendant lesquels il échappa à tous les pièges, se jouant de la police du royaume, jusqu’au jour où par défi, il se démasqua devant une jeune et jolie demoiselle qu’il avait délestée de ses bijoux. Cet acte de bravade scella son destin et entraina sa perte. La demoiselle le reconnut bien plus tard, par hasard, dans une rue de Paris où il fut arrêté. Condamné à mort, il fut pendu à seulement 23 ans.

Son histoire est restée tristement célèbre dans la famille.

Et bien si tu continues comme cela, Raphaël, tu ne seras pas pendu, mais tu croupiras en prison, graine de vaurien !

Gill

 

_________________________________