Le meilleur mets du monde

 

Écrivez le nom du mets que vous détestez le plus

communiquez-le à votre voisin

 

puis  écrivez un texte où vous serez l’avocat du diable

Où vous ferez le panégyrique du mets

que vous avez en votre possession

Afin de donner à tout le monde envie de le déguster

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Pour un plat parfaitement réussi, il ne faut négliger aucun des sens qui seront sollicités. Le goût bien sûr. Mais aussi l’odorat, la vue, sans compter sa valeur nutritionnelle.

Bien travaillé, il doit laisser le convive rassasié, mais léger, plein d’énergie, reconnaissant.

Quel autre aliment ne saurait satisfaire à ces exigences mieux qu’une belle viande rouge ?

N’est-ce d’ailleurs pas en parvenant à en consommer que nos préhistoriques aïeux se sont mis à croître en force et intelligence ?

Bien certainement, notre palais d’hommes et de femmes du vingt et unième siècle se souvient, bien inconsciemment, des bienfaits d’une belle tranche taillée dans un noble animal, pour nous en transmettre sa vigueur.

Imaginez le fumet d’un steak juste poêlé, puis le contraste coloré lorsqu’il apparaît, couronné de frites dorées. Le fondant  de la chair brillante, confronté au croustillant de la friture.

Ou encore, un rôti à peine sorti du four, régnant sur de petits oignons caramélisés, faisant saliver toute une tablée de convives.

Mais c’est encore crue, finement débitée en carpaccio, que je la préfère.

Artistiquement disposée sur un lit de fraîcheur, salade frisée, mâche, tomates cerises jaunes, petits oignons blancs, la viande rouge fait éclater la palette d’une assiette qui, sans elle, ne serait qu’un fade assortiment de crudités. Et puisque peu grasse, notre viande peut même accepter quelques frites.

Que demander de plus ?

 

Marie-Christine

 

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         Les guerriers de Papouasie mangeaient la cervelle de leurs ennemis. Il parait qu’ils absorbaient ainsi le courage et l’intelligence de leurs victimes.

   Je recommande donc de faire la même chose pour acquérir les connaissances, l’intelligence, le courage qui sont nécessaires dans la vie. En premier lieu, donnons de la cervelle aux écervelés qui gouvernent notre pauvre planète. Je pense qu’ils n’ont pas besoin de consommer de la cervelle humaine, la plupart des animaux étant plus intelligents que nous : ils n’ont pas fabriqué la bombe atomique et les fusées balistiques, les chambres à gaz et les idéologies stupides.

     Très peu tuent sans raison et tous sont attachés à bien élever leurs petits.

Conclusion : Faisons manger des cervelles d’animaux aux présidents, empereurs et ministres. Au point où ils en sont, ce ne peut que leur être profitable…et à nous aussi.

     Jean-Philippe

 

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Dégustation

 

Mesdames, Messieurs, bienvenue à mon atelier cuisine.

Je vais vous faire découvrir aujourd’hui un mets succulent que vous allez déguster avant d’en apprendre la recette. En effet, mon principe : pour bien préparer un plat, il faut l’aimer pour pouvoir transmettre l’envie de le goûter.

L’escargot est d’abord un mets visuel, un mets de repas de fête. Voyez-le dans un poêlon alvéolé en terre cuite d’un beau beige, posé sur une nappe de dentelle, encadré de sa pince brillante et de sa petite fourchette à deux dents au bout de laquelle brille un œil de tigre, ou sur un lit de gros sel ou de graines. Regardez ces coquilles brillantes bien alignées, d’un beau brun clair strié de bandes légèrement plus foncées. Voyez cette pastille vert clair, piquetée de vert foncé délimitant l’orifice. Doucement, piquez en son centre et sortez délicatement le corps du mollusque d’un brun profond, luisant de beurre persillé. Vous pouvez maintenant le déguster, bien chaud, en sentant le goût de la chair à la texture raffinée, un peu ferme sans excès, relevé par la préparation aillée alliant arôme et fraicheur. Vous n’allez pas y résister ! accompagné d’un bon riesling, vous en apprécierez toute la saveur.

Bon appétit……

Succulent n’est-ce pas !

Mais bien sûr, vous pouvez aussi les manger en brochettes, en feuilletés, dans un potage ou une quiche, à la marocaine, à la méditerranéenne, en cassolette, gratinés au four, etc. Un vrai festival de recettes vous attend qui saura satisfaire tous les goûts.

Gill

 

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« Merci à vous tous ! Qui avez fait l’effort de vous déplacer malgré ce mauvais temps, afin d’assister à ma conférence ! Oui, merci d’être venus si nombreux prouvant ainsi aux sceptiques que la betterave est bel et bien au fond des préoccupations de chacune et chacun, et oserais-je l’affirmer, au fond de chaque cœur.

    Légume imposant s’il en est, grâce à son sympathique embonpoint et sa pourpre cardinale, la betterave est au contraire, la pauvrette, timide, discrète, presqu’effacée.

Elle qui mériterait, oh, mille fois, de figurer en bonne place au menu des repas princiers, présidentiels, bref des grands de ce monde, comment est-elle traitée ? Bien mal en vérité ! Puisqu’avec les carottes râpées,  elle constitue l’entrée traditionnelle  des cantines (scolaires et d’entreprises), des cafeterias de grandes surfaces et des restos routiers

Pourtant, relevée d’un léger hachis persillé agrémenté d’un peu d’ail selon les goûts, c’est un mets succulent, sucré à merveille, riche en vitamines et sels minéraux, redonnant gentiment couleur aux teints les plus pâles.

Et n’oublions surtout pas que grâce à elle, facteur majeur de notre indépendance nationale, nous fabriquons notre propre sucre, peu onéreux et cent fois supérieur à celui provenant de cannes étrangères pouvant manquer à tout moment.

 Merci de vos applaudissements, mais avant de terminer, je souhaiterais ajouter ceci : Ensemble, faisons en sorte que notre petite betterave  si injustement traitée, puisse désormais, comme les plus belles fleurs, donner son nom à nombre de fillettes. Vive la betterave et vive la France ! »

                El Pé

 

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Comment cela, vous n’aimez pas les escargots ?  Vous n’auriez pas quelque ascendance anglaise par hasard ?

Tout d’abord, sachez bien que ce mollusque est riche en ces acides gras tellement à la mode, les bienfaisants  oméga 3 qui vous feront une peau de bébé, de splendides cheveux et un cœur tout fringant. Et Popeye devrait en consommer en plus des épinards car ils sont pleins de fer oxygénant le sang. Vitamine A, zinc et calcium, voilà ce qu’ils vous apporteront en sus, n’est-ce pas fort tentant ?

Quand il se baladait en bavant dans les vignes de Bourgogne, savait-il le charmant hermaphrodite qu’accompagné d’un beurre au persil et à l’ail, il allait réjouir les palais les plus exigeants et présider aux fêtes de Noël et de nouvel an ? N’est-ce pas là un insigne honneur  même s’il faut pour cela dégorger sous le sel puis cuire dans sa coquille, alternative fort peu plaisante au demeurant ?

Ne rejetez pas ce mets exquis sous prétexte que les petits yeux au bout des tentacules de ce gastéropode vous émeuvent aux larmes.  Il faut s’endurcir dans la vie que diable, pour profiter des bonnes choses...

 

Suzanna

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